Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
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Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
parfois, dans certaines oeuvres magnifiques, certaines phrases me laissent perplexes...
Le père Hugo :
"l'univers pend, rien ne tombe" (Les Travailleurs de la mer, chapitre Sub umbra)
"La lutte s’engagea. Lutte inouïe. Le fragile se colletant avec l’invulnérable. Le belluaire de chair attaquant la bête d’airain. D’un côté une force, de l’autre une âme.
Tout cela se passait dans une pénombre. C’était comme la vision indistincte d’un prodige." (Quatre-vingt-treize)
Le père Balzac (que j'aime beaucoup beaucoup, mea culpa...) :
"Vous l'eussiez pris pour le génie fantastique du cochonnet" (Ferragus)
"aspirant tous les enseignements, toutes les séductions du luxe avec toute l'ardeur dont est saisi l'impatient calice d'un dattier femelle pour les fécondantes poussières de son hyménée" (Le Père Goriot)
"Il est une nation plumigère serrée, au budget entre le premier degré de lattitude qui comporte les traitements de douze cents frances, espèce de Groenland administratif, et le troisième degré où commencent les traitements un peu plus chauds de trois à six mille, région tempérée, où s'acclimate la gratification, où elle fleurit malgré les difficultés de la culture"
Cioran : "Le spermatozoïde, c'est le bandit à l'état pur"
(Syllogismes de l'amertume)
Le père Hugo :
"l'univers pend, rien ne tombe" (Les Travailleurs de la mer, chapitre Sub umbra)
"La lutte s’engagea. Lutte inouïe. Le fragile se colletant avec l’invulnérable. Le belluaire de chair attaquant la bête d’airain. D’un côté une force, de l’autre une âme.
Tout cela se passait dans une pénombre. C’était comme la vision indistincte d’un prodige." (Quatre-vingt-treize)
Le père Balzac (que j'aime beaucoup beaucoup, mea culpa...) :
"Vous l'eussiez pris pour le génie fantastique du cochonnet" (Ferragus)
"aspirant tous les enseignements, toutes les séductions du luxe avec toute l'ardeur dont est saisi l'impatient calice d'un dattier femelle pour les fécondantes poussières de son hyménée" (Le Père Goriot)
"Il est une nation plumigère serrée, au budget entre le premier degré de lattitude qui comporte les traitements de douze cents frances, espèce de Groenland administratif, et le troisième degré où commencent les traitements un peu plus chauds de trois à six mille, région tempérée, où s'acclimate la gratification, où elle fleurit malgré les difficultés de la culture"
Cioran : "Le spermatozoïde, c'est le bandit à l'état pur"
(Syllogismes de l'amertume)
Alcina- Messages : 1206
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Date d'inscription : 06/04/2009
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Localisation : The land where corals lie
Re: Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
Pour un peu, on pourrait croire que certaines sont issues de tes copies !
Re: Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
Mrs Dalloway a écrit:Pour un peu, on pourrait croire que certaines sont issues de tes copies !
Mes élèves ignorent jusqu'à l'existence de l'imparfait du subjonctif, pour beaucoup.
Alcina- Messages : 1206
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Localisation : The land where corals lie
Re: Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
Certes mais celle-ci est à leur portée non ?
"l'univers pend, rien ne tombe"
"l'univers pend, rien ne tombe"
Re: Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
Mrs Dalloway a écrit:Certes mais celle-ci est à leur portée non ?
"l'univers pend, rien ne tombe"
Syntaxiquement, oui. Métaphysiquement, c'est autre chose.
Ce roman est l'un des plus beaux d'Hugo pourtant, si ce n'est le plus beau, AMHA...
Alcina- Messages : 1206
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Localisation : The land where corals lie
Re: Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
Chez le père Hugo, ce sont surtout ces vers qui me laissent perplexe :
(Mais je dois être une grande malade).
Victor Hugo — La Légende des siècles
Nouvelle série
V
Après les dieux, les rois
II. De Ramire à Cosme de Médicis
III
Le Roi de Perse
Le roi de Perse habite , inquiet, redouté,
En hiver Ispahan et Tiflis en été ;
Son jardin, paradis où la rose fourmille,
Est plein d'hommes armés, de peur de sa famille ;
Ce qui fait que parfois il va dehors songer.
Un matin, dans la plaine il rencontre un berger
Vieux, ayant près de lui son fils, un beau jeune homme.
— Comment te nommes-tu ? dit le roi. — Je me nomme
Karam, dit le vieillard, interrompant un chant
Qu'il chantait au milieu des chèvres, en marchant ;
J'habite un toit de jonc sous la roche penchante,
Et j'ai mon fils que j'aime, et c'est pourquoi je chante,
Comme autrefois Hafiz, comme à présent Sadi,
Et comme la cigale à l'heure de midi. —
Et le jeune homme alors, figure humble et touchante,
Baise la main du pâtre harmonieux qui chante
Comme à présent Sadi, comme autrefois Hafiz.
— Il t'aime, dit le roi, pourtant il est ton fils.
(Mais je dois être une grande malade).
Victor Hugo — La Légende des siècles
Nouvelle série
V
Après les dieux, les rois
II. De Ramire à Cosme de Médicis
III
Le Roi de Perse
Le roi de Perse habite , inquiet, redouté,
En hiver Ispahan et Tiflis en été ;
Son jardin, paradis où la rose fourmille,
Est plein d'hommes armés, de peur de sa famille ;
Ce qui fait que parfois il va dehors songer.
Un matin, dans la plaine il rencontre un berger
Vieux, ayant près de lui son fils, un beau jeune homme.
— Comment te nommes-tu ? dit le roi. — Je me nomme
Karam, dit le vieillard, interrompant un chant
Qu'il chantait au milieu des chèvres, en marchant ;
J'habite un toit de jonc sous la roche penchante,
Et j'ai mon fils que j'aime, et c'est pourquoi je chante,
Comme autrefois Hafiz, comme à présent Sadi,
Et comme la cigale à l'heure de midi. —
Et le jeune homme alors, figure humble et touchante,
Baise la main du pâtre harmonieux qui chante
Comme à présent Sadi, comme autrefois Hafiz.
— Il t'aime, dit le roi, pourtant il est ton fils.
Violetta- Messages : 2375
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Date d'inscription : 06/04/2009
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Re: Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
Violetta a écrit:Chez le père Hugo, ce sont surtout ces vers qui me laissent perplexe :
(Mais je dois être une grande malade).
Victor Hugo — La Légende des siècles
Nouvelle série
V
Après les dieux, les rois
II. De Ramire à Cosme de Médicis
III
Le Roi de Perse
Le roi de Perse habite , inquiet, redouté,
En hiver Ispahan et Tiflis en été ;
.
Et Corneille dans Polyeucte
"Le désir s'accroît quand l'effet se recule"
Alcina- Messages : 1206
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Localisation : The land where corals lie
Re: Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
Oui oui, elle est pas mal non plus celle-là !
Violetta- Messages : 2375
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Re: Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
Violetta a écrit:Oui oui, elle est pas mal non plus celle-là !
Dans le genre, on a aussi la première version de ce vers d'Horace : "Je suis romaine hélas, puisqu'Horace est Romain", qui donnait paraît-il "Je suis romaine hélas, puisque mon époux l'est"
Alcina- Messages : 1206
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Localisation : The land where corals lie
Re: Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
C'est mignon... pas de quoi en faire un plat... même avec une belle Romaine...
Violetta- Messages : 2375
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Age : 44
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Re: Je les aime bien, mais quand même, parfois, ils exagèrent...
Violetta a écrit:C'est mignon... pas de quoi en faire un plat... même avec une belle Romaine...
Et un grec
Alcina- Messages : 1206
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Age : 41
Localisation : The land where corals lie
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