Concert Ozawa - Fleming TCE 7/05/09

[Alcina]

Seiji Ozawa, direction
Renée Fleming, soprano

Ravel : Ma mère l'Oye, ballet
Dutilleux : Le Temps l'Horloge (création mondiale de l'oeuvre intégrale)
Berlioz : Roméo et Juliette (extraits symphoniques)


Très belle soirée, apparemment très attendue : TCE plein à craquer, avec des gens assis dans les marches des escaliers (sans doute des malchanceux auxquels ne restaient que des places sans visibilité), des gens avec petits écriteaux « cherche place » devant le théâtre.

J’avais pris une place pour ce concert il y a très longtemps, à la fois par dépit (le Rosenkavalier avec Fleming était complet dès la première heure, or je voulais l‘entendre) et par curiosité, ne connaissant absolument pas Dutilleux, et persuadée que la musique des vingtième et vingt-et-unième siècle est plus accessible en salle et en relief, encore plus que toute autre. Et parce qu’Ozawa, c’est quand même un des plus grands chefs vivants.
Et c’est vrai que voir réunis dans la même salle un des plus grands chefs du monde, une des plus grandes voix du moment (quoi qu’on en pense et n’en déplaise à certaines) et un des plus célèbres compositeurs vivants, qui a déjà donné son nom à des tas de salles de conservatoire de France et de Navarre, c’est déjà impressionnant. Sans compter le prestigieux public, Saariaho, Patrice Chéreau…

Il y avait une atmosphère très particulière et une chaleur assez étouffante d‘ailleurs en haut. Il y avait des admirateurs qui attendaient fébrilement, par exemple une jeune femme qui soupire à voix haute « Ouaaaaais !!! » quand Fleming fait son apparition…

Passons à la musique
Ravel : Ma mère l'Oye.
Très beau moment, la dimension féerique est bien présente.

Visiblement, c’est cependant la deuxième œuvre qui avait attiré le public, et j’avoue que c’est également ce que j’ai préféré.

Il s’agissait de la création du cycle Le temps l’Horloge de Dutilleux, quatre chants avec un interlude pour orchestre. J’ai beaucoup aimé l’œuvre, et j’étais contente qu’elle soit bissée dans son intégralité. Les textes de Tardieu, Desnos et Baudelaire sont en eux-mêmes fascinants et leur mise en musique également. Les sonorités de l’orchestre sont assez étonnantes, il y avait un accordéon par exemple, et ça rendait très bien ! Je ne sais pas comment dire, et je n’y connais pas grand-chose, mais j’ai beaucoup aimé cette utilisation de l’accordéon, brève, ou bien du clavecin (quelques notes rapides parfois, comme une machine qui se dérègle, un temps qui accélère..)
Bien que très éloignée dans les sonorités et l’esthétique, l’œuvre me rappelle, dans les intentions, un peu Le Chant de la Terre, quelques poèmes pour orchestre et voix, avec méditation sur le temps et la condition humaine, dont un sur l’ivresse…
Je fais mon coming-out, mais alors, j’aime Fleming ! N’en déplaise à certaines !
Vous me direz, le style, gnagnagna. Et Corelli, il n'était jamais hors-style ? Et pourtant, quel chanteur !
C’est la première fois que j'entendais Fleming en direct, et je suis conquise.
Cette voix est miraculeuse, si riche, si personnelle. Je comprends que des gens (estampillés musique "sérieuse" comme Previn ou jazz comme Mehldau) aient voulu écrire pour elle (l’œuvre est dédiée à Ozawa et Fleming), c’est vraiment un sacré instrument ! Elle pourrait chanter une note tenue sur 12 temps que ce serait agréable à écouter. Très belle interprétation, un peu sage au début sur le dernier poème « Enivrez-vous » Baudelaire, mais pas tant que ça après, et je me rappelle surtout une dernière phrase quasi parlée avec un ton et un regard complètement barré « alla Mattila » .
Par ailleurs, pour la partie chiffon, elle était très bien habillée :p

Le tout donne un moment passionnant, et moi qui craignait un peu une musique minimale et dissonnante, j’ai été bien surprise et conquise, j’ai envie de la réentendre

Très beau succès, j’allais dire évidemment, du coup, projecteur sur Dutilleux, à qui on met une chaise pour qu’il puisse monter sur l’estrade, mais comme il a déjà du mal à marcher, il ne monte pas, il reste à coté de cette chaise, Ozawa descend à sa rencontre, Fleming de la scène s’agenouille pour lui prendre la main, puis quand elle se relève, salue, et un peu gênée, se met en retrait avec les musiciens pour laisser à Dutilleux le triomphe, assauts de politesse entre les trois artistes. Elle nous demande si on souhaite réentendre un des poèmes, ou toute la pièce (qui dure un gros quart d’heure) et évidemment tout le monde applaudit, elle le refait, encore mieux, et en plus, c’est tellement bien de pouvoir réentendre l’œuvre autrement maintenant qu’on ne la découvre plus pour la première fois.
De nouveau triomphe, cette fois Dutilleux reste à sa place, avec un projo braqué sur lui, il est longuement applaudi mais fait un geste signifiant que c’est Ozawa et Fleming qu’il faut applaudir.

C’était assez intense comme moment, toute cette partie !

Du coup, l’émotion retombe un peu après l’entracte.
Pourtant, ce chef est extraordinaire, et fait sonner l’orchestre assez magnifiquement. Mais comme l’œuvre (les extraits symphoniques de Roméo et Juliette de Berlioz) ne me parle pas du tout voire m’ennuie… Une partie de Berlioz ne me touche pas du tout (j’aime quand même bien les Troyens et la mort de Cléopâtre, mais d’autres trucs me laissent vraiment froide) Cela dit, là, je l’ai réécoutée avec beaucoup d’intérêt et de plaisir , la scène d’amour par exemple est quand même d’une sensualité incroyable (ces cordes…)

Je crois que j’ai fait le tour !
Je garde un très beau souvenir de cette soirée en tout cas !

A venir : impressions sur mes deux séances de Macbeth.

[Invité]

Comme je te comprends sur Fleming. Pour moi, c'est la plus belle voix actuelle. Un timbre de rêve, une technique éprouvée, un instrument d'une souplesse exceptionnelle s'agissant de la palettes des couleurs, avec variations du placement sur la même note, bref tout ce qu'il faut. Et même s'il y a ça et là des alanguissements, finalement cela passe largement parce que c'est dans un ensemble qui tient bien la route. Je viens de réécouter son Daphne. C'est juste sublime.

C'est toujours excitant d'assister à une création, je trouve !

Merci pour le CR !

[Clara]

Merci pour ce beau CR! Tu as du vivre là des moments bien émouvants en effet!

[Violetta]

Comme je te comprends sur Fleming. Pour moi, c'est la plus belle voix actuelle. Un timbre de rêve, une technique éprouvée, un instrument d'une souplesse exceptionnelle s'agissant de la palettes des couleurs, avec variations du placement sur la même note, bref tout ce qu'il faut. Et même s'il y a ça et là des alanguissements, finalement cela passe largement parce que c'est dans un ensemble qui tient bien la route. Je viens de réécouter son Daphne. C'est juste sublime.

Je suis relativement d'accord avec toi pour la première partie... en revanche, je suis désolée, mais ce qu'elle peut faire dans certaines pages est malgré tout absolument ignoble pour moi et vient effacer radicalement toutes les qualités que tu cites, au point que j'aie juste envie de lui claquer la gueule. Il ne s'agit pas que d'un ou deux alanguissements... mais d'effets tous plus dégueus les uns que les autres. Et pour moi, contrairement à toi cela ne passe pas.
Heureusement, elle réussit parfois à se tenir et nous offre souvent des choses magnifiques, je le reconnais volontiers.

Ex. ici :
Oui, le timbre est somptueux, oui, ça envoie... mais c'est au final complètement détestable : le négatif l'emporte... en tout cas, pour moi (mettons ça sur le compte de la subjectivité et de mes goûts de chiotte).
J'y vais fort, mais c'est sincèrement ce que je ressens.
Cela m'énerve d'autant plus que je trouve que c'est effectivement un gâchis monstrueux.



Là c'était pas mal parti et BOUM c'est plus fort qu'elle : à 0'32 BEURK !!!!

[Violetta]

Maintenant, pour rééquilibrer, j'avoue avec bonheur que dans cet Onegin (DVD acquis sur les conseils avisés et toujours excellents d'Alcina, merci ), ce qu'elle fait est vraiment bien !

[Invité]

http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/05/02/roland-dumas_1188063_3246.html

[Violetta]

Cool.
Il ne dit pas que n'importe quoi Roland, notamment sur le disque.
J'aime beaucoup sa comparaison avec le parfum : est-ce que Renée lui a offert un flacon de La voce ?

[Invité]

Cool.
Il ne dit pas que n'importe quoi Roland, notamment sur le disque.
J'aime beaucoup sa comparaison avec le parfum : est-ce que Renée lui a offert un flacon de La voce ?

Pour la p. de la République ?

[Violetta]

Cool.
Il ne dit pas que n'importe quoi Roland, notamment sur le disque.
J'aime beaucoup sa comparaison avec le parfum : est-ce que Renée lui a offert un flacon de La voce ?

Pour la p. de la République ?

[Invité]

Cool.
Il ne dit pas que n'importe quoi Roland, notamment sur le disque.
J'aime beaucoup sa comparaison avec le parfum : est-ce que Renée lui a offert un flacon de La voce ?

Pour la p. de la République ?

On n'entend plus parler d'elle. Elf fait quoi exactement maintenant ?

[Violetta]

Cool.
Il ne dit pas que n'importe quoi Roland, notamment sur le disque.
J'aime beaucoup sa comparaison avec le parfum : est-ce que Renée lui a offert un flacon de La voce ?

Pour la p. de la République ?

On n'entend plus parler d'elle. Elf fait quoi exactement maintenant ?

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[Invité]

Onze quoi ?

[Violetta]

Onze quoi ?

Eins zwei drei vier fünf sechs sieben acht neun zehn ELF !
Une semaine en Autriche et je suis à fond !!!

[Invité]

Onze quoi ?

Eins zwei drei vier fünf sechs sieben acht neun zehn ELF !
Une semaine en Autriche et je suis à fond !!!

Ben je n'avais pas fait le rapport
Je vois que ta Germanität ne demande qu'à éclore !

[Violetta]

Onze quoi ?

Eins zwei drei vier fünf sechs sieben acht neun zehn ELF !
Une semaine en Autriche et je suis à fond !!!

Ben je n'avais pas fait le rapport
Je vois que ta Germanität ne demande qu'à éclore !

Ja wohl, mein Herr !

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