Hommage à Roger Planchon
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Hommage à Roger Planchon
Figaro.fr
Roger Planchon,
un grand maître est mort
Armelle Héliot
13/05/2009 | Mise à jour : 00:25
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Roger Planchon, en mars 2009 au Silvia-Monfort, une vie qui se confond avec celle du meilleur théâtre. Crédits photo : AFP
Le dramaturge et cinéaste s'est éteint mardi des suites d'une crise cardiaque.
Il y a quelques semaines à peine, avec sa femme, Colette Dompietrini, il jouait au Théâtre Silvia-Monfort, à Paris, Amédée ou Comment s'en débarrasser, d'Eugène Ionesco. Une version comédie musicale, enlevée et drôle. Il paraissait en très grande forme, débordant de projets. Mais ces derniers jours, il s'était senti fatigué. Mardi après-midi, alors qu'il lisait une de ses dernières pièces à l'une de ses amies, Roger Planchon s'est senti épuisé, s'est allongé, est mort. Une belle fin, très théâtrale, pour celui qui aurait eu 78 ans en septembre prochain et dont la vie se confond avec celle du meilleur théâtre.
L'enfant des âpres paysages de l'Ardèche avait été très tôt saisi par la passion du théâtre. À Lyon, à l'orée des années 1950, il crée sa première salle, dans une cave, avec ses amis, dont Jean Bouise. C'est le Théâtre de la Comédie en 1952. En 1953, il appelle auprès de lui le jeune Jacques Rosner. Ensemble, avec Robert Gilbert, notamment, ils s'installent à Villeurbanne. C'est, en 1957, le Théâtre de la Cité, qui deviendra le TNP en 1972.
Le TNP, c'est toute sa vie. Il ne l'avait quitté que très récemment, veillant jalousement à sa succession. Comme Jean Vilar, qui l'accueillit très tôt à Avignon, Roger Planchon était nourri des grandes idées de l'après-guerre. Il défendait un théâtre «service public», un théâtre de haute exigence littéraire, poétique. Il aimait le théâtre historique, il en écrivait lui-même et pensait que le théâtre peut avoir une portée politique. Mais sans donner de leçon. C'était un homme de plaisir, de bonheur. Il s'amusait. Il avait le respect le plus profond du public. Aucun répertoire ne le laissait indifférent. Les grands classiques, Molière, Marivaux, Racine, les contemporains, Bond, Pinter, Ionesco.
Dévotion pour Bergman
Il aimait tous les registres. Il adorait les acteurs. Homme de troupe, il fascinait les comédiens très connus qui travaillèrent avec lui. Jean Carmet pour Ionesco, Michel Serrault et Annie Girardot pour Molière, Robin Renucci pour Dubillard, Christine Boisson pour Racine. Pour n'en citer que quelques-uns.
Il avait une dévotion pour Ingmar Bergman, mettait en scène ses pièces, les jouait. Et réalisait des films. Louis, l'enfant roi ou Toulouse-Lautrec, il racontait les grands personnages.
Artiste, il était aussi celui qui accueillit Chéreau, puis Lavaudant, se choisissant des fils qui le pleurent aujourd'hui. On ne peut évoquer son parcours au TNP sans citer également Michel Bataillon, le conseiller artistique du TNP. Villeurbanne fut, des années 1950 à aujourd'hui (Schiaretti lui a succédé, le bâtiment est en travaux), l'un des foyers les plus importants de la création théâtrale en Europe. Il ne cessa là de mettre en scène et d'accueillir les plus grands : Pina Bausch, Bob Wilson, notamment.
Dans ses pièces, comme dans ses films, on retrouvait les inquiétudes du jeune homme venu d'Ardèche, pas sûr de lui, hésitant, n'aimant pas les snobismes. Mais il avait forgé et sa culture et sa stature.
Comédien, il avait beaucoup de charme. Dans la vie, il était toujours disponible, prêt à répondre aux questions, à aider, à éclairer.
Il avait des rôles en vue, des textes encore à écrire. Il était vivant.
Roger Planchon,
un grand maître est mort
Armelle Héliot
13/05/2009 | Mise à jour : 00:25
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Roger Planchon, en mars 2009 au Silvia-Monfort, une vie qui se confond avec celle du meilleur théâtre. Crédits photo : AFP
Le dramaturge et cinéaste s'est éteint mardi des suites d'une crise cardiaque.
Il y a quelques semaines à peine, avec sa femme, Colette Dompietrini, il jouait au Théâtre Silvia-Monfort, à Paris, Amédée ou Comment s'en débarrasser, d'Eugène Ionesco. Une version comédie musicale, enlevée et drôle. Il paraissait en très grande forme, débordant de projets. Mais ces derniers jours, il s'était senti fatigué. Mardi après-midi, alors qu'il lisait une de ses dernières pièces à l'une de ses amies, Roger Planchon s'est senti épuisé, s'est allongé, est mort. Une belle fin, très théâtrale, pour celui qui aurait eu 78 ans en septembre prochain et dont la vie se confond avec celle du meilleur théâtre.
L'enfant des âpres paysages de l'Ardèche avait été très tôt saisi par la passion du théâtre. À Lyon, à l'orée des années 1950, il crée sa première salle, dans une cave, avec ses amis, dont Jean Bouise. C'est le Théâtre de la Comédie en 1952. En 1953, il appelle auprès de lui le jeune Jacques Rosner. Ensemble, avec Robert Gilbert, notamment, ils s'installent à Villeurbanne. C'est, en 1957, le Théâtre de la Cité, qui deviendra le TNP en 1972.
Le TNP, c'est toute sa vie. Il ne l'avait quitté que très récemment, veillant jalousement à sa succession. Comme Jean Vilar, qui l'accueillit très tôt à Avignon, Roger Planchon était nourri des grandes idées de l'après-guerre. Il défendait un théâtre «service public», un théâtre de haute exigence littéraire, poétique. Il aimait le théâtre historique, il en écrivait lui-même et pensait que le théâtre peut avoir une portée politique. Mais sans donner de leçon. C'était un homme de plaisir, de bonheur. Il s'amusait. Il avait le respect le plus profond du public. Aucun répertoire ne le laissait indifférent. Les grands classiques, Molière, Marivaux, Racine, les contemporains, Bond, Pinter, Ionesco.
Dévotion pour Bergman
Il aimait tous les registres. Il adorait les acteurs. Homme de troupe, il fascinait les comédiens très connus qui travaillèrent avec lui. Jean Carmet pour Ionesco, Michel Serrault et Annie Girardot pour Molière, Robin Renucci pour Dubillard, Christine Boisson pour Racine. Pour n'en citer que quelques-uns.
Il avait une dévotion pour Ingmar Bergman, mettait en scène ses pièces, les jouait. Et réalisait des films. Louis, l'enfant roi ou Toulouse-Lautrec, il racontait les grands personnages.
Artiste, il était aussi celui qui accueillit Chéreau, puis Lavaudant, se choisissant des fils qui le pleurent aujourd'hui. On ne peut évoquer son parcours au TNP sans citer également Michel Bataillon, le conseiller artistique du TNP. Villeurbanne fut, des années 1950 à aujourd'hui (Schiaretti lui a succédé, le bâtiment est en travaux), l'un des foyers les plus importants de la création théâtrale en Europe. Il ne cessa là de mettre en scène et d'accueillir les plus grands : Pina Bausch, Bob Wilson, notamment.
Dans ses pièces, comme dans ses films, on retrouvait les inquiétudes du jeune homme venu d'Ardèche, pas sûr de lui, hésitant, n'aimant pas les snobismes. Mais il avait forgé et sa culture et sa stature.
Comédien, il avait beaucoup de charme. Dans la vie, il était toujours disponible, prêt à répondre aux questions, à aider, à éclairer.
Il avait des rôles en vue, des textes encore à écrire. Il était vivant.
Clara- Messages : 1070
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Date d'inscription : 06/04/2009
Age : 63
Alcina- Messages : 1206
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Re: Hommage à Roger Planchon
Merci . J'aurais cependant préféré ouvrir mon premier fil sur un sujet plus léger...Ainsi va la vie...
Clara- Messages : 1070
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Date d'inscription : 06/04/2009
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