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La Vie est un songe, Caldéron/ par et avec William Mesguich, Théâtre 13

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Message  Alcina Dim 7 Fév - 17:51

La Vie est un songe, Caldéron/ par et avec William Mesguich, Théâtre 13

Un spectacle foisonnant et très réussi, dans un petit théâtre que j’affectionne pour sa petite salle et sa scène semi-circulaire, et pour sa programmation souvent passionnante .

La pièce est formidable, et d’une actualité renversante : elle associe, dans une langue fleurie et virtuose, une réflexion sur le pouvoir et la prédestination, à une réflexion sur le rapport père-fils., des passages hilarants à des passages très graves. Baroque et déjanté, j’adore !


La mise en scène est à l’image de la pièce (qui a cependant été un peu coupée). C’est brillant, inventif, composite (jeux avec miroirs, vidéos, décors mobiles et jeu salle/scène, à chaque fois très pertinents avec le propos et en accord avec l’esthétique de la pièce) Certaines images sont saisissantes, Sigismond dans sa cage de verre, par exemple. C’est très bien joué, notamment Clairon le clown, hilarant, avec son saxophone, et Sigismond inquiétant et parfois psychopathe pourtant si humain et maladroit, incarné par Mesguich fils, qui a quelques tics, mais joue à merveille ce rôle. Ce que je trouve incroyable, c’est qu’il joue le fils qui veut pendant une bonne partie de la pièce « écraser de son pied la tête de son père », et connaissant l’ascendance de l’acteur, la violence et l’ambiguïté de ses rapports au roi son père prennent carrément une signification autre ! D’autant qu’il occupe ici la place qu’occupe son père, acteur et metteur en scène, et que les clins d’œil ce père sont patents : Clairon déguisé en infirmière comme Sganarelle dans le célèbre Dom Juan de Mesguich père à l‘acte III, et l’usage de l’amplification et des voix off, le manteau de cuir de Clotalde… ça sonne comme un règlement de compte personnel, et illustre par l’histoire de l’acteur metteur en scène l’histoire du texte où le prince prend la place du roi… Et dans une pièce qui repose déjà en soi sur la mise en abyme, c’est très brillant, et c’est un miroitement de plus dans ce kaléidoscope baroque…

Un spectacle très réussi en tout cas !

Sinon, il y a dans la pièce une réflexion qui me semble d’une actualité absolument saisissante : on enferme toute sa vie Sigismond dès la naissance parce qu’une prédiction indique qu’il est potentiellement un assassin, or ceci n’est pas validé par la suite de la pièce, qui montre qu’on peut échapper à ce destin, que l’éducation et l’expérience jouent un rôle, ça me semble faire écho à des problèmes soulevés il y a peu par les questions de détention préventive et de prédestination génétique des délinquants.
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