L'Or du Rhin au cinéma
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L'Or du Rhin au cinéma
Une soirée à couper le souffle !!!
Annoncé avec force et fracas comme LA production de la saison, LE spectacle ultime jamais monté sur des planches, chiffres et addition à l'appui, le premier volet de cette tétralogie signée Wagner n'impose jamais son gigantisme (de ce que l'on peut en voir sur un écran de ciné). Mieux, Robert Lepage, autour de qui toute la promo du spectacle a été faite, s'est fait lui-même discret : là où l'on attendait une débauche d'effets spéciaux, de vidéos, une démonstration de maîtrise technique, une pyrotechnie permanente, on assiste au contraire à une épure quasi parfaite qui nous rappelle ô combien Wagner est intimiste derrière sa réputation de grosse caisse. L'action se déroule hors du temps, hors du monde, or de toute référence : rien d'identifiable, pas de parti pris d'époque ou de lieu, pas d'actualisation, pas de relecture fracassante, pas de politique : comme Gunter Kramer à Bastille, Robert Lepage a choisi de raconter "simplement" une histoire.
Sauf qu'il le fait beaucoup mieux, autour de cette déjà légendaire machinerie de pales articulées qui servent de décor et de scène à la fois. Une fois qu'on a dit ça, eh bien ce n'est pas facile d'en dire beaucoup plus, puisque justement, tout cela est épuré et débarrassé de toute référence historico-politico-artistique : ce spectacle ne ressemble à rien de connu, et à rien que je connaisse de Robert Lepage. Esthétiquement, c'est un mixe de néo Star Wars mâtiné de Moyen-Age (les costumes) et de disco psychédélique (les accessoires, la dernière scène), rien à voir, donc, avec sa Damnation de Faust, ni avec le spectacle qu'il a créé avec Sylvie Guillem et Russel Maliphan (Eonnagata, superbe, sera donné au TCE en fin de saison), ni, a priori, avec le Rossignol que je verrai à Lyon la semaine prochaine (promis vous aurez un CR). Quelque moments d'une grande beauté : les filles du Rhin nageant dans le fleuve (concrètement, la machinerie est alors toute bleue avec des bulles, d'un bleu percé par le soleil en surface, les filles suspendues à des harnais, le public a alors applaudi, par-dessus la musique, j'adore les Américains, c'est vraiment des grands gamins), la transformation d'Alberich en dragon (énorme queue d'un côté de la scène, énorme gueule de l'autre, prête à lui mordre la queue, et les pales articulées figurent le squelette de la bête). Et deux moments à couper le souffle (vous auriez dû voir la pauvre petite Rafaella bouche grande ouverte commencer à trembler sur son fauteuil) : le voyage de Wotan et Loge vers le Nibelheim, indescriptible, et la fin, indescriptible elle aussi mais je vais vous chercher des petites photos malgré tout.
Musicalement, c'est dur à dire tant le son était mauvais à la Géode (DECEPTION) : que de tonitruance... Impossible de savoir l'impact véritable des voix mais de mon fauteuil de ciné, la distribution m'a semblé parfaite, vocalement comme scéniquement : ils sont tous très engagés (Terfel est sexy en diable avec sa mèche sur l'oeil et son poitrail), leurs caractères sont bien dessinés (à part Frehia qui ne sert à rien, mais je n'ai jamais vu d'or du Rhin où elle serve à quoi que ce soit, c'est vraiment le personnage sacrifié par Wagner, la potiche prétexte au drame), mais Richard Croft s'est fait siffler aux saluts, sans que je sache si c'est à cause de sa voix (magnifique, mais peut-être inaudible au Met), ou pour son Loge qui ressemblait beaucoup à Sting dans Dunes... Même problème pour l'orchestre que pour les voix, mais une direction épatante de précision et d'énergie, c'était haletant de bout en bout, avec des moments de suavité que je n'avais jamais entendu dans cet opéra.
Bref, une soirée d'abord un peu déroutante pour qui s'attendait à une débauche de moyens, à une orgie visuelle, et qui a eu droit en échange à une démonstration d'humilité : humilité d'un prodige de la scène qui a mis en avant la musique et les chanteurs et réservé les moments de bravoure aux interludes et à l'ascension finale vers le Walhalla, forcément épique et grandiose. Une soirée finalement à couper le souffle quand, 2h30 plus tard, les dieux, arnachés, s'élèvent dans la airs par un chemin lumineux psychédélique à souhait pour rejoindre l'arc en ciel qui luit derrière. On plâne avec eux, et on se dit que décidément, le Ring produit par l'ONP depuis un an est complètement à côté de la plaque...
Annoncé avec force et fracas comme LA production de la saison, LE spectacle ultime jamais monté sur des planches, chiffres et addition à l'appui, le premier volet de cette tétralogie signée Wagner n'impose jamais son gigantisme (de ce que l'on peut en voir sur un écran de ciné). Mieux, Robert Lepage, autour de qui toute la promo du spectacle a été faite, s'est fait lui-même discret : là où l'on attendait une débauche d'effets spéciaux, de vidéos, une démonstration de maîtrise technique, une pyrotechnie permanente, on assiste au contraire à une épure quasi parfaite qui nous rappelle ô combien Wagner est intimiste derrière sa réputation de grosse caisse. L'action se déroule hors du temps, hors du monde, or de toute référence : rien d'identifiable, pas de parti pris d'époque ou de lieu, pas d'actualisation, pas de relecture fracassante, pas de politique : comme Gunter Kramer à Bastille, Robert Lepage a choisi de raconter "simplement" une histoire.
Sauf qu'il le fait beaucoup mieux, autour de cette déjà légendaire machinerie de pales articulées qui servent de décor et de scène à la fois. Une fois qu'on a dit ça, eh bien ce n'est pas facile d'en dire beaucoup plus, puisque justement, tout cela est épuré et débarrassé de toute référence historico-politico-artistique : ce spectacle ne ressemble à rien de connu, et à rien que je connaisse de Robert Lepage. Esthétiquement, c'est un mixe de néo Star Wars mâtiné de Moyen-Age (les costumes) et de disco psychédélique (les accessoires, la dernière scène), rien à voir, donc, avec sa Damnation de Faust, ni avec le spectacle qu'il a créé avec Sylvie Guillem et Russel Maliphan (Eonnagata, superbe, sera donné au TCE en fin de saison), ni, a priori, avec le Rossignol que je verrai à Lyon la semaine prochaine (promis vous aurez un CR). Quelque moments d'une grande beauté : les filles du Rhin nageant dans le fleuve (concrètement, la machinerie est alors toute bleue avec des bulles, d'un bleu percé par le soleil en surface, les filles suspendues à des harnais, le public a alors applaudi, par-dessus la musique, j'adore les Américains, c'est vraiment des grands gamins), la transformation d'Alberich en dragon (énorme queue d'un côté de la scène, énorme gueule de l'autre, prête à lui mordre la queue, et les pales articulées figurent le squelette de la bête). Et deux moments à couper le souffle (vous auriez dû voir la pauvre petite Rafaella bouche grande ouverte commencer à trembler sur son fauteuil) : le voyage de Wotan et Loge vers le Nibelheim, indescriptible, et la fin, indescriptible elle aussi mais je vais vous chercher des petites photos malgré tout.
Musicalement, c'est dur à dire tant le son était mauvais à la Géode (DECEPTION) : que de tonitruance... Impossible de savoir l'impact véritable des voix mais de mon fauteuil de ciné, la distribution m'a semblé parfaite, vocalement comme scéniquement : ils sont tous très engagés (Terfel est sexy en diable avec sa mèche sur l'oeil et son poitrail), leurs caractères sont bien dessinés (à part Frehia qui ne sert à rien, mais je n'ai jamais vu d'or du Rhin où elle serve à quoi que ce soit, c'est vraiment le personnage sacrifié par Wagner, la potiche prétexte au drame), mais Richard Croft s'est fait siffler aux saluts, sans que je sache si c'est à cause de sa voix (magnifique, mais peut-être inaudible au Met), ou pour son Loge qui ressemblait beaucoup à Sting dans Dunes... Même problème pour l'orchestre que pour les voix, mais une direction épatante de précision et d'énergie, c'était haletant de bout en bout, avec des moments de suavité que je n'avais jamais entendu dans cet opéra.
Bref, une soirée d'abord un peu déroutante pour qui s'attendait à une débauche de moyens, à une orgie visuelle, et qui a eu droit en échange à une démonstration d'humilité : humilité d'un prodige de la scène qui a mis en avant la musique et les chanteurs et réservé les moments de bravoure aux interludes et à l'ascension finale vers le Walhalla, forcément épique et grandiose. Une soirée finalement à couper le souffle quand, 2h30 plus tard, les dieux, arnachés, s'élèvent dans la airs par un chemin lumineux psychédélique à souhait pour rejoindre l'arc en ciel qui luit derrière. On plâne avec eux, et on se dit que décidément, le Ring produit par l'ONP depuis un an est complètement à côté de la plaque...
Rafaella- Messages : 1775
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Re: L'Or du Rhin au cinéma
Le voyage de Wotan et Loge
Rafaella- Messages : 1775
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Re: L'Or du Rhin au cinéma
Et la Walkyrie promet encore plus... avec cependant le "HIC" Voigt !
Violetta- Messages : 2375
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Re: L'Or du Rhin au cinéma
A quel point de vue ?Violetta a écrit:Et la Walkyrie promet encore plus... avec cependant le "HIC" Voigt !
Rafaella- Messages : 1775
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Re: L'Or du Rhin au cinéma
Merci pour ce CR enflammé.
La Vioque- Messages : 1313
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Re: L'Or du Rhin au cinéma
Rafaella a écrit:A quel point de vue ?Violetta a écrit:Et la Walkyrie promet encore plus... avec cependant le "HIC" Voigt !
Jojoooooooooooooooooooooo... et Westbroek !
Violetta- Messages : 2375
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Re: L'Or du Rhin au cinéma
YEAH !!!Violetta a écrit:Rafaella a écrit:A quel point de vue ?Violetta a écrit:Et la Walkyrie promet encore plus... avec cependant le "HIC" Voigt !
Jojoooooooooooooooooooooo... et Westbroek !
Rafaella- Messages : 1775
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Re: L'Or du Rhin au cinéma
Je suis allée à cette retransmission pour accompagner des fans de Wagner plus que par affinité pour ce musicien. Certes, comme tout le monde, certains airs ultra-connus me plaisent, mais dès que ça chante...
Je pensais passer une soirée affreuse ( faire en quelque sorte une B.A.) en me disant que, si vraiment, c'était trop pénible, il passait de bons films dans les salles d'à côté.
Eh bien, heureuse surprise, je suis restée jusqu'au bout subjuguée par une mise en scène et surtout un décor absolument fabuleux...On me racontait une histoire ( je n'avais rien lu avant, ni écouté ) comme dans une BD d'héroïc fantaisy ( excusez l'orthographe!) aucune connotation politique ( sur quelques photos, souvent des costumes militaires et pas n'importe lesquels! ), rien qu'une légende superbement chantée..avec un orchestre magnifique. Je ne connais toujours rien à Wagner mais j'attends la suite...avec impatience et ça me fait tout bizarre car avant d'y aller, j'aurais parié ma première chemise que j'allais m'ennuyer comme un rat mort!!!
Je pensais passer une soirée affreuse ( faire en quelque sorte une B.A.) en me disant que, si vraiment, c'était trop pénible, il passait de bons films dans les salles d'à côté.
Eh bien, heureuse surprise, je suis restée jusqu'au bout subjuguée par une mise en scène et surtout un décor absolument fabuleux...On me racontait une histoire ( je n'avais rien lu avant, ni écouté ) comme dans une BD d'héroïc fantaisy ( excusez l'orthographe!) aucune connotation politique ( sur quelques photos, souvent des costumes militaires et pas n'importe lesquels! ), rien qu'une légende superbement chantée..avec un orchestre magnifique. Je ne connais toujours rien à Wagner mais j'attends la suite...avec impatience et ça me fait tout bizarre car avant d'y aller, j'aurais parié ma première chemise que j'allais m'ennuyer comme un rat mort!!!
apoline- Messages : 160
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Localisation : midi
Re: L'Or du Rhin au cinéma
Heroic fantasy, c'est exactement ça !!! Et pour le coup, pas du tout incongru, avec un côté "Eux seuls ont survécu à l'apocalypse" !!! Je partage tout à fait ton avis Mégane et suis ravie de voir une nouvelle convertie à Wagner. Quant à la suite, je serai au Met le 25 avril !!!apoline a écrit:Je suis allée à cette retransmission pour accompagner des fans de Wagner plus que par affinité pour ce musicien. Certes, comme tout le monde, certains airs ultra-connus me plaisent, mais dès que ça chante...
Je pensais passer une soirée affreuse ( faire en quelque sorte une B.A.) en me disant que, si vraiment, c'était trop pénible, il passait de bons films dans les salles d'à côté.
Eh bien, heureuse surprise, je suis restée jusqu'au bout subjuguée par une mise en scène et surtout un décor absolument fabuleux...On me racontait une histoire ( je n'avais rien lu avant, ni écouté ) comme dans une BD d'héroïc fantaisy ( excusez l'orthographe!) aucune connotation politique ( sur quelques photos, souvent des costumes militaires et pas n'importe lesquels! ), rien qu'une légende superbement chantée..avec un orchestre magnifique. Je ne connais toujours rien à Wagner mais j'attends la suite...avec impatience et ça me fait tout bizarre car avant d'y aller, j'aurais parié ma première chemise que j'allais m'ennuyer comme un rat mort!!!
Rafaella- Messages : 1775
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Date d'inscription : 06/04/2009
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