La Walkyrie - Bastille

[Violetta]

Bof...
Mise en scène à la limite de l'indigence. Au moins l'ordure 1 était moche mais il se passait quelque chose. Le seule véritable recherche était dans la chevauchée des Walkyries.
Les jumeaux Dean Smith et Merbeth patauds scéniquement et peu convaincants vocalement.
Très forte Fricka de Naef, métamorphosée par rapport à sa désastreuse Eboli. De Fricka à Fricka, je l'ai nettement préférée à Koch.
Wotan (la doublure, Struckmann étant soufrant) fadasse.
Dalayman très très bien en Brunhilde.

Direction transparente de Jordan. Il m'a manquée d'être submergée par la vague musicale.

[La Vioque]

Mon ressenti n'est pas exactement le même en ce qui concerne Wotan, même s'il s'est un peu fait "bouffer" par Fricka dans le 2 (dans le rôle comme dans la prestation)...j'ai trouvé Brunhilde nettement plus performante dans le 3 que dans le 2...Fricka très représentative...la prestation des jumeaux un peu
La chevauchée des Walkyries a été jouée ? oui ? c'est à peine si on l'a vu passer...

[Violetta]

Ton attention devait être focalisée sur tous ces corps nus devant ton nez !

[La Vioque]

On va dire ça...

[Rafaella]

Bon ben au moins on aura les corps nus pour se rincer l'oeil... d'autant que je serai au 9eme rang !!!

[Rafaella]

Ton attention devait être focalisée sur tous ces corps nus devant ton nez !

C'est exactement ça !!! Très surprenante idée, mais au final très intéressantes, ces Walkyries non pas guerrirèes et assoiffées de sang mais joyeuses et coquines, voire cochonnes... Et vocalement, qu'est-ce qu'elles envoient du lourd !!! Par contre on n'échappe pas aux chorés ridicules, dans L'or du Rhin c'étaient les filles du Rhin, là ce sont les Walkyries et les soldats de Wotan (AFFREUX, visuellement, cette arrière-scène !!!).
Reprenons.
Arrivée quand Jordan entrait, je n'ai eu droit à mon fauteuil au 9ème rang qu'à partir de l'acte II. Est-ce pour cela que j'ai trouvé l'acte I complètement nul, à la limite de l'insoutenable, et que j'ai eu le temps de penser à plein de choses tant il ne se passait rien, ni dans les voix, ni dans la fosse, ni sur la scène... Aucune tension, le vide absolu pendant 1h, après une ouverture complètement plate, bien loin de l'orage ou de la tempête qu'elle est censée figurer... J'avais plutôt pas mal aimé Dean Smith et Merbeth dans La ville morte (même Dean Smith, oui) mais là, quelle nullité !!! A qui la faute, les voix sont-elles en cause quand aucune caractérisation des personnages n'est proposée ? Impression que Kramer ne savait absolument pas quoi en faire, il faut dire que c'est plus difficile, c'est vrai, que pour les autres personnages de l'opéra. Par opposition, le Wotan n'est peut-être pas la voix du siècle, mais le personnage existe vraiment et du coup, j'ai beaucoup aimé. Au I, rien, j'ai même trouvé ce que faisait Merbeth assez vulgaire et putassier, à la limite du supportable (et cette robe, et cette ronde qu'elle fait tout à coup, bras en l'air...). Elle est un peu mieux au III, c'est vrai. Soulagée que l'entracte arrive enfin, et inquiète de devoir encore y passer 4 heures...
Et là, bam, Brunnhilde arrive et on est ailleurs !!! Qu'est-ce qu'elle envoie la Dalayman !!! En meilleure forme qu'à Aix il y a un an, ou elle fatiguait pas mal à la fin du Crépuscule. Un peu en retrait pour l'annonce de la mort, dommage, trop piano, pas assez solennel (là encore, est-ce sa faute ?), mais alors l'acte III, waouh !!! Idem pour Wotan, dont je ne suis pas sûre qu'on l'entende très bien en fond de parterre, mais alors, quelle énergie, quelle incarnation, quel tempérament... Je ne sais plus son nom mais ce chanteur est à suivre ! Rien d'étonnant enfin à ce qu'il fasse bouffer par Fricka, d'abord parce que c'est dans le livret, somme toute (quelle garce, la Fricka, quand-même), ensuite et surtout parce qu'Yvonne Naef est exceptionnelle !!! Mais qu'est-elle aller s'égarer en Eboli il y a deux ans... J'en ai oublié de regarder la mise en scène, qui si elle ne révolutionne rien et ne propose rien, passe, finalement, malgré la mocheté de certains décors (au I on entendait plus l'eau qui coule que la musique et les voix) et le refus de tout discours sur l'oeuvre. Jordan, galvanisé par de telles voix, sort de sa torpeur et n'a pas peur d'envoyer la sauce aux II et III, mais ça reste quand-même trop peu épique et emphatique à mon goût, ça reste un peu trop suisse, on va dire, quand j'aurais voulu une gifle germanique (ou alors on enlève ces grosse lettres GERMANIA affreuses) en pleine face... Au final une soirée qui finit beaucoup mieux qu'elle n'a commencé, mais c'est vrai c'était pas difficile tant ils sont tous passé complètement à côté de l'acte I.

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